Naked Rabbits |
Alors que le Grenelle de l’Environnement bat de l’aile du fait de l’abandon de la taxe carbone, alors que les négociations de l’OMC ont définitivement échoué et qu’elles seront désormais remplacées par des accords bilatéraux au détriment des pays en développement, l’humanité n’a jamais été aussi proche du précipice environnemental. Dans sa série NAKED RABBITS, Maxime DUFOUR nous expose une image possible du devenir de l’Homme. Dans un avenir post apocalyptique, il expose des corps nus, masqués en lapin, obligés comme les léporidés de se réfugier dans les terriers bétonnés qu’il avait construits à outrance. Ici, ce n’est pas le nu frontal d’une masculinité assumé qui choque mais plutôt l’univers de béton dans lequel nous vivons de plus en plus inconsciemment. Le masque de lapin est aussi un clin d’œil à « Alice au Pays des merveilles » et par ricochet, à la folie de l’Homme. A l’époque de Lewis Carroll, « Fou comme un lièvre de Mars » est une expression courante et, dans son livre, Alice a beaucoup de mal à comprendre les discours illogiques, confus et délirants de ce personnage. Illogismes, confusions et délires sont à rapprocher de l’aveuglement forcené auquel l’homme fait part actuellement. Sur certaines photos de cette série, les mannequins photographiés arborent des objets usuels. Présentées comme les reliques d’un passé définitivement révolu, les canettes de Coca-Cola chinoises, les conserves de soupe Campbell sont autant d’icônes d’une industrie de consommation mondialisée ayant causé la perte de l’humanité. |